J’ai suivi le Master 1 en Design du livre et du papier à l’École nationale supérieure des arts visuels de La Cambre. Cette formation a été pour moi une expérience dense, exigeante et immensément enrichissante. J’y ai non seulement approfondi les compétences que je cherchais à développer – notamment autour de la reliure, du volume, et des structures du livre – mais j’ai également eu accès à des expériences imprévues qui ont élargi mon horizon de création.

Par exemple, j’ai pu participer à un workshop avec l’artiste Elsa Werth, qui proposait une réflexion autour de
l’économie. Ce fut une opportunité rare d’aborder des problématiques sociales en tant qu’étudiante en art, et de questionner les systèmes de valeur qui entourent nos pratiques. Ce questionnement s’est prolongé dans un séminaire sur l’Anthropocène, où l’écologie et la notion de responsabilité sont devenues des axes centraux de réflexion.
Ces croisements m’ont conduite à découvrir l’ouvrage de Donna Haraway, Staying with the Trouble, dont les idées ont profondément résonné avec mes recherches plastiques et théoriques.

J’ai aussi eu l’occasion de co-organiser une exposition dans une librairie bruxelloise, ce qui m’a permis de penser l’objet livre dans un contexte d’exposition et de diffusion. Parmi les cours théoriques proposés, le cours d’anthropologie m’a particulièrement marquée : il a nourri ma réflexion sur le livre comme médium culturel, social et sensible, et m’a donné de nouveaux outils pour penser ma pratique.

Un des aspects que j’ai particulièrement appréciés à La Cambre est la possibilité de travailler tard le soir grâce aux sessions nocturnes de l’atelier. Ces moments de calme, jusqu’à 21h, m’ont permis de me concentrer pleinement sur mes projets et d’approfondir ma relation aux matières et aux gestes. J’en ai largement profité tout au long de l’année.

En dehors de l’école, j’ai découvert un paysage artistique vivant et accessible à Bruxelles. Chaque week-end, je me rendais avec des amis à des expositions, des performances, des salons ou des pièces de théâtre. C’était l’occasion de m’immerger dans des formes artistiques contemporaines diverses, et de sentir le pouls d’une scène en constante effervescence.

Sur le plan personnel, cette année m’a offert un espace de réflexion essentiel : j’ai pu questionner ce que je veux réellement poursuivre en tant qu’artiste et designer, et affiner mes choix de vie. Loin de mon environnement habituel, j’ai appris à ralentir, à écouter plus profondément ce que les matières et les gestes racontent, et à envisager mon avenir avec plus de clarté et de sérénité.

À celles et ceux qui envisagent de postuler à une bourse WBI, je dirais ceci : Lancez-vous. C’est une chance précieuse de croiser des savoirs, des cultures et des personnes inspirantes. Une expérience qui transforme autant qu’elle enrichit.

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